Dans un sursaut comme arraché des bras de Morphée par un violent cauchemar, il ouvrait les yeux. Cependant, aucun souvenir de ce mauvais rêve qui l'aurait réveillé. S'il n'était pas en train de dormir alors pourquoi était-il allonger dans le noir ?

En une paire de secondes, le choc du réveil était passé. C'est alors que la douleur monta de sa nuque et de ses bras. Il ne parvenait plus à bouger ses bras mais ne connaissait pas encore la cause de ce phénomène. Il fût prit de panique et ne pu contenir un râle grossier et gras. S'entendant et réalisant qu'il valait mieux être discret, il stoppa net.

Une faible lueur passait par une fenêtre de la pièce. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité de la pièce. Il parvenait maintenant à distinguer ce qui le maintenait dans cette position : son corps était pris au piège dans un vêtement en cuir parcouru par de solides lacets ; il était camisolé.

Bien que connaissant très bien le fonctionnement d'une camisole, la panique pris le dessus et il tenta de se libérer par la force. Il essaya à plusieurs reprises avant que la fatigue ne l'oblige à se calmer.

Maintenant qu'il avait repris ses esprits, il s'en voulait. Comment avait-il pu réagir ainsi, lui qui était toujours maître de la situation ? Il commença à réfléchir, il faudrait qu'il puisse atteindre le nœud du lacet de la camisole pour pouvoir s'en défaire...

Quand soudain, un léger frottement attira son attention en direction de la fenêtre. Un homme se tenait là, adossé au rebord de la fenêtre. Impossible de distinguer son visage, dans le contre-jour, seule une vague silhouette se dessinait.

Qui était-il ? Pourquoi l'avait-il attaché ? Depuis combien de temps était-il ici ? Mais plus important encore, où était-il ?

C'est alors qu'il se souvint, il était allé à l'inauguration d'un nouvel observatoire. Non ! C'était une fausse adresse et il s'était retrouvé devant une vieille battisse délabrée. Il devinait maintenant qu'il était tombé dans un piège et pestait contre lui-même. Comment avait-il pu être aussi stupide ?!

L'homme ne bougeait pas. Il ne réagissait pas, comme endormi debout ou trop concentré sur autre chose. Il fallait lui demander de l'aide, il fallait essayer.


Il chercha dans la pièce de quoi se libérer. Il y avait un miroir brisé. Peut-être qu'en coupant les liens avec les morceau de verre...


C'est alors qu'il décida de ravaler sa fierté mais surtout de se rendre à l'évidence : il n'avait plus le choix ; il fallait solliciter l'aide de l'autre homme. D'une voix grave, pleine d'assurance malgré la situation, il appela :

Combien de temps il attendait comme ça ? Il regardait le corps de l’homme devant lui camisolé, il ne savait pas quoi faire il était perdu, la douleur commençait petit à petit à disparaitre. Sa vue commençait à être de plus en plus précis, et il pouvait maintenant distinguer les différentes sortes de plumes recouvrant le sol. Puis après un court moment, la silhouette bougeait, elle se débattait, elle essayait en vain de se retirer de la camisole. Il le regardait impuissant, ne savant pas quoi faire. Il ne le connaissait pas, l’endroit non plus. Tous ces facteurs augmentaient la tension qu’il accumulait petit à petit.

L’homme s’était arrêté, il ne se débattait plus. Et d’une voix remplie d’assurance comme s’il l’était sûre qu’il était supérieur. L’homme demandait un signe de vie de la part de Ray mais il attendait encore un peu plus avant de lui répondre.

«Oui ? Vous êtes vivant ? Je vous croyais mort… Laissez-moi-vous enlever ça. »

Oui, il le croyait mort à première vue. Un corps, comme ça, montrant aucun signe de vie. Bref, de toute façon pour s’en sortir, ils devaient unir leurs forces car ça avait tout d’un piège. Et lui aussi avait surement été piégé.

Ray se relevait difficilement et s’approchait doucement de l’homme, en prenant toute les précautions nécessaires. Il avait emporté avec lui un bout de verre qui se baladait sur le sol. Il était maintenant tout proche de l’inconnu. Il se baissa doucement et poussait doucement d’un coté l’homme pour voir les fermetures, il enleva les ceintures et recula directement de quelques pas. Maintenant debout, il remarquait la porte et essaya de l’ouvrir instinctivement mais fermé. Peut être n’était-il pas assez fort. Il ressayait avec plus de conviction. RIEN.

« On est enfermé… »

Un grand soulagement envahit d'abord son corps et son esprit. IL se releva d'un bond, tellement heureux d'être libre qu'il en oubliait la situation. Le sang lui monta à la tête et il lui fallu quelques secondes pour se ressaisir. Il regardait son sauveteur en essayant de ne pas se dévoiler à travers un regard un peu trop insistant. D'une voix calme et froide il le remercia sans jamais lâcher l'homme des yeux :

M...merci.

Bien qu'il avait vu l'homme essayer d'ouvrir la porte, il ne pouvait s'empêcher d'essayer à son tour. Lorsqu'il approcha de la porte, le système d'ouverture électronique lié se mit à réagir.

Biiiip

Mais le voyant restait rouge. Il tira puis poussa puis tira encore sur la porte....rien. Il marqua une pause au vue de sa main sur la poignée. Il retira sa main et la porta à ses yeux comme s'il venait de se bruler. IL constatait avec horreur :

Ma main ! On m'a imprimé un code barre !

Se ressaisissant, il se mit à penser. A quoi pouvait bien servir ce code barre si la porte ne s'ouvrait pas à sa lecture ? Quelle sorte de détraqué les avait piégés ?

Il semblerait que nous soyons dans la même situation. Vous aussi veniez pour la soit disant inauguration d'un nouvel observatoire astronomique ?

Sans attendre de réponse, il fit un tour de la pièce. Il voulait tambouriner sur la porte et hurler pour que quelqu'un les entende mais se ravisa ; jugeant qu'il valait peut être mieux rester discret.

**Que s'est-il passé dans cette chambre ?**

Il regardait l’homme se levait, dubitatif. Il se dirigeait à son tour vers la porte essayant en vain d’ouvrir la porte, Voice restait plantait comme ça en le regardant, admirant son échec. Il avait essayé de l’ouvrir la porte. Il n’est pas con, la porte était bel et bien scellée. Alors qu’il allait lui rétorquer un je le savais l’homme se mit à gueuler. Il avait un code barre tatoué sur sa peau. C’est alors que paniqué Voice regardait ses avant-bras. Rien. Son code n’ouvrait pas la porte, à quoi servait-il alors ? A rien ? Sans doute.

L’homme lui posait une question, assez étrange à vrai dire, Voice n’était jamais venu pour quoi que ce soit qui aurait rapport avec l’astronomie… Puis l’homme suivit de plusieurs autres questions, Voice retenait toute les questions et y répondit de suite.

« Astronomie ? Je n’ai jamais entendu parler de ça… On m’avait parlé d’une enquête policière menait ici. Je suppose qu’on c’est fait piéger comme des imbéciles. Et pour votre seconde question, regardait le miroir. Doubt, c’est un jeu non ? Je crois y avoir joué… Et si c’est ce que je pense ça s’annonce mal pour nous. Et comment sortir ? Je ne sais pas. »

Le cerveau du passionné d’enquête policière cogitait, il ne savait pas quoi faire. Il en avait même mal à la tête. Rester enfermer comme ça, tel un animal en cage l’énervait de plus en plus. Mais tout en essayant de prendre son calme, il inspira.

« Et vous vous avez une idée ? Pourquoi ne pas fouiller la chambre ? Il n’y a que ça à faire. »

Sur ces mots il attendit une réponse de Faee avant de partir à la recherche de quelconque ustensiles pour ce libérer.

Il se retourna lentement vers son compagnon d'infortune. Il réalisait qu'il ne connaissait même pas son nom mais cela lui importait guerre, l'homme était trop silencieux, trop impassible et trop perspicace même, peut être valait il mieux rester prudent. Il décidait de rester le plus naturel possible pour ne pas éveiller les soupçons de l'autre.


Ils se mirent alors à arpenter la pièce en plissant les yeux pour vaincre l'obscurité et chercher quelque chose d'utile. Utile pour quoi ? Il ne le savait pas encore. Le premier reflex de Faee fut de se saisir d'un des morceaux de verre brisés qui gisaient près du lavabo. Il le coinça dans sa ceinture en cuir noir. Il essaya ensuite d'ouvrir le robinet du lavabo ; en vain : rien ne s'en échappait.

Il regardait maintenant les murs de la pièce. Des murs grisâtres, sales. Rien d'intéressant donc. Il se dirigea vers la fenêtre. Au travers des barreaux on pouvait apercevoir ce qui semblait être une cour. Tout le reste était imperceptible. Au moins maintenant, il savait que quel que soit le bâtiment dans lequel il était enfermé, il était au premier étage.

Il fit volte face pour faire face à la pièce. Des plumes étaient dispersées partout sur le sol froid. C'est alors que quelque chose retint son attention. Il se pencha au bord du lit et d'un grand geste du bras, inspecta le dessous du lit. Il ne s'était pas trompé, il y avait bien quelque chose. Il récupéra tout ce qu'il pu et se releva. Il se dirigea de nouveau vers la fenêtre pour gagner en visibilité. Il tenait une photo, une page sur laquelle semblait imprimée une citation et une partition de musique. Il laissa tomber la photo et la citation... Cette partition, il la connaissait, c'était un passage de "Scherzo Diabolico" de Alkan. Ce morceau, il lui était familier. Cependant impossible de se souvenir pourquoi.

Il restait là, immobile, les yeux rivés sur la partition.

Ray se mettait à examiner la salle de fonte en comble, inspectant chaque détail de la pièce. Le robinet, les murs,la fenêtre. Il y avait aucun moyen de sortir à par cette porte. Il allait alors se baisser pour examiner sous le lit mais Faee le devança, il s'était baissé et avait tout ramené vers lui. Ray regardait avec lui ce qu'il avait découvert. Une photo, une partition. Plutôt étrange.. qui irait cacher ça sous son lit ? a vrai dire, il en avait aucune idée.

Mais une autre idée lui vint à l'esprit en pensant au son. Ils n'étaient pas les seuls ici, c'était pas possible. Pourquoi une personne aurait plongé Faee et lui-même ici ? A par les regarder mourir de faim ou de soif.

Ray s'avança alors vers la porte et agrippa la chaise roulante. Il frappait alors violemment la porte avec. Un coup, deux coups, puis un troisième mais son corps ne lui permettait pas d'aller plus loin. Il espère avoir fait assez de bruits pour que d'autres probables survivants l'aient entendu.

" En espérant qu'il y a du monde derrière cette porte."

Un bruit sourd lui fit relever les yeux de la partition. L'autre homme avait perdu l'esprit, il tapait avec une chaise roulante sur la porte verrouillée de la chambre.


Faee se jeta sur Ray pour l' arrêter mais il s'arrêta à quelques centimètres de lui. Il avait cessé de taper.


L'homme à bout de forces lâchait la chaise. Sans un bruit, Faee s'empara de la chaise à son tour et se mit à l'envoyer aussi fort qu'il le pouvait sur la porte. Le bruit sourd émit par le choc lui faisait mal au crâne. Il fermait les yeux à présent, écrasant la chaise de toute ces forces contre la paroi encore et encore. Espérant que quelqu'un viendrait vite leur ouvrir et qu'il pourrait en savoir un peu plus sur ce qui se passait dans ce bâtiment.

La porte venait de s'entrouvrir. Quelqu'un regarda dans l'entrebâillement. C'était une fille. Elle avait l'air jeune. Aucun soucis à se faire, elle n'aurai jamais été capable de l'enfermer ici.
Il y avait l'air d'avoir du monde derrière cette porte.

Peu importe les dangers potentiels, une seule chose trônait dans son esprit maintenant, il fallait sortir de cette pièce, il devenait fou !

Il s'approcha de la porte, l'ouvrit en grand, découvrit les autres silhouettes dans la pénombre et d'un pas sûr, il franchissait enfin le seuil de la porte.

Un sentiment de satisfaction et de grand soulagement lui traversa alors l'échine...