[07] Salle 01 : Hall d'entrée [Ouvert ; éclairé]

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Ne vous laissez pas tromper par le luxe du Hall d'entrée du château : il est tout aussi froid et lugubre que le reste de l'édifice. En face, la porte de la Salle de réception ; à gauche, le long escalier qui mène à l'étage et à droite, celui qui conduit tout droit à l'infernal sous-sol...

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Aaaaaaaaaa !

C'est sur ce cri que Conan se réveilla d'un coup, tiré de son sommeil en sursaut :
"- Aaaah !"

Il scruta la pièce deux secondes puis ne pu s'empêcher de remarquer la position inconfortable dans laquelle il était : poignets ligotés sur un fauteuil.

"- Puti* c'est quoi sa ! Je suis où ?"

Il tenta plusieurs fois en vain de se décrocher les poignets avec force ou encore de soulever le gros fauteuil, bien trop lourd, se faisant mal inutilement... "et mince !" se dit-il, il regarda avec curiosité la vaste pièce, remarquant devant lui des escaliers lugubres, une porte entrouverte à sa droite tandis qu'a sa gauche se tenez une gigantesque porte.

*Je doit surement être vers l'entrée, mais, tiiiiiiin, quel pièce effrayante, j'en ai la chair de poule ! Faut vite que je sorte d'ici ! Hum calme toi Conan...*

Il eu soudain une idée qui lui traversa l'esprit :
*Une pièce entrouverte... je crie ou je crie pas ? s'il y a quelqu'un je peut être sauvé tandis que si ceux qui m'ont emmené ici s'y trouve, j'peut être dans la "cata"* Il décida d'attendre quinze minutes mais craqua avant la cinquième :
"- A l'aiiiiiiiide, au secouuuuuur !!! Il y a quelqu'un ?!"

Il semblait terrorisé.

So' Maléfique

Juliane venait de donner le feu vert à Soleyne. Elle pouvait descendre. Ainsi, avec prudence, tout de même, torche toujours le plus loin possible devant elle, elle descendit les marches une à une, alors que Juliane l'attendait en bas. C'était des grandes marches, très larges. On pouvait aisément y descendre à deux ; maintenant qu'elle y pensait, Soleyne aurait peut-être dû descendre avec sa compagne de salle de bain au lieu de la faire passer devant. Elle protégeait peut-être ses arrières, comme dans les films d'horreur, les méchants arrivaient toujours par derrière, mais quand même. Et puis, qu'aurait-elle protégé, d'ailleurs ? Elle n'avait rien sur elle. Aucune arme, rien.

Car Soleyne en était certaine. Les codes barres étaient la preuve irréfutable qu'on les prenait pour des jouets. D'ailleurs, n'était-ce pas un jeu sadique, dans lequel on les avait toutes les deux mises ? Elle était également sûre d'une chose : quelque part, on les observait. À chacun de ses pas, elle se sentait observée. En plus d'être dans un château hanté, avec des ombres bizarres qui bougeaient sur les murs, et ce cri qui les avait réveillées, elle n'était pas très rassurée. Elle était peut-être née dans un hôpital psychiatrique, même si on ne pouvait pas faire plus morbide, il y avait quand même de quoi s'inquiéter.

Elle s'en excusa dès arrivée en bas.

" Navrée de t'avoir fait descendre en première. Je n'avais pas mesuré la largeur des escaliers, on aurait pu descendre en même temps. "

Soleyne venait de s'excuser pour la première fois de sa vie. En réalité, c'était la première fois de sa vie qu'elle avait à le faire.
Elle soupira.

En fait, elle n’atterrit pas dans un autre couloir, comme elle le pensait, mais dans une salle très vaste. Et éclairée de surcroit. Soleyne leva son regard vers le haut. Le plafond était aussi très haut. Elle se demande ce que sa torche pourrait bien lui apporter, maintenant qu'elle n'en avait plus besoin, mais finalement, elle décida de la garder, et allumée. Elle pourrait s'en servir si quelqu'un venait à lui chercher des noises.

Il lui sembla entendre un bruit, quelque part. Un bruit qui la stoppa net.

Une voix. Une voix masculine.

Elle se raidit, et se tourna vers Juliane.

" Tu as entendu ? "

Elle ne bougea plus d'un pouce, et chercha des yeux ce qui semblait être la cause de ce bruit. Elle vit alors un siège, et un homme ligoté dessus. Une grande porte aussi. Une grande porte en bois qui semblait être ... la porte d'entrée. Donc, la sortie.
Pendant un instant, Soleyne se demanda ce qu'elle devait faire : aller voir le jeune homme, tenter de lui porter secours, ou bien aller ouvrir la porte, et s'enfuir en courant.
Les informations d'abord ou bien la vie ? Car, n'est-ce pas comme cela que ça se passe normalement ? Celui qui attend toujours, même un bref instant, qui hésite à sortir, finit toujours par se faire avoir. C'est ainsi que toutes les histoires sont représentée. Soleyne s'avança donc vers la porte. Et Juliane ferait bien mieux d'en faire autant.

La porte était là, devant Soleyne, qui ne se fit pas prier pour tirer sur le loquet. La porte ne s'ouvrit jamais. Elle eut beau tirer, tirer, à s'en arracher le bras, elle ne s'ouvrit pas. Toute la vérité se trouvait là.

" On est coincées, Juliane. Et cette fois-ci, pas besoin de code-barres pour essayer d'ouvrir cette porte, elle est vraiment verrouillée. On nous a piégées. "

Alors, elle s'approcha d'un pas brusque et décidé vers le jeune homme, avant même que Juliane ait, dans l'hypothèse, tenté de le libérer. Elle brandit sa torche et l'approcha d'un geste du bras brusque devant les yeux de l'homme.

" Toi ! Dis-nous ce que tu sais, ou je te crame les yeux. "

Soleyne disait "nous" parce qu'elle faisait confiance à Juliane. Mais elle ne ferait certainement pas confiance aux autres. Pour elle, Juliane était dans la même galère qu'elle, avec ses beaux yeux bleus, et les autres étaient tous suspects.

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" Navrée de t'avoir fait descendre en première. Je n'avais pas mesuré la largeur des escaliers, on aurait pu descendre en même temps. "

- T'inquiètes pas , y a pas de mal.

Juliane sourit. Soleyne s'était excusée tout de même, incroyable pour la jeune fille qui un peu auparavant aurait pu laisser Juliane mourir près de sa baignoire.
Avec l'habitude que prenaient ses yeux du lieu dans lequel elle se trouvait, Juliane découvrit que ce couloir n'en était pas un. Plutôt une sorte de grande salle d'entrée, de hall. Une pièce gigantesque, comme dans les films parlant de châteaux. Grandiose, si ce n'est le fait que ce magnifique décor cachait un macabre jeu.
Un bruit, une sorte de gémissement accompagné de mots retentit dans ce hall. Juliane fut transit d'effroi. Dans le genre film d'horreur, on pouvait sans doute pas faire mieux.. ou pire. N'ayant pas l'oreille assez affutée pour trouver d'où provenait le son, Juliane fixa Soleyne, elle, saurait peut-être. Toutes deux eurent la même idée, et tout en plongeant leurs regards l'une dans l'autre Soleyne exprima son angoisse en quelques mots :

" Tu as entendu ? "

Comme Juliane l'avait pensé, Soleyne trouve la source de ce son après avoir fait le tour de la pièce de ses yeux. Un instant d'immobilité plus tard, Soleyne s'enfuit vers la porte d'entrée. Juliane ne comprit pas grand chose et resta stupéfaite devant ce spectacle surprenant. Soleyne se battait presque contre la porte afin de sortir. Mais la porte était têtue, et resta fermée.

" On est coincées, Juliane. Et cette fois-ci, pas besoin de code-barres pour essayer d'ouvrir cette porte, elle est vraiment verrouillée. On nous a piégées. "

"J'ai vu ça" voulait répondre Juliane, mais elle était trop affolée pour répondre quoi que ce soit. Elles ne pouvaient pas sortir. Elles étaient enfermées et destinées à mourir. Donc, plus rien n'avait d'importance. Rien du tout. C'est ainsi que Soleyne se dirigea vers la source de leur peur. Sans réfléchir plus, Juliane la suivit dans son mouvement.
Le sujet de leur peur se résuma à un être masculin, attaché à une sorte de table, complètement seul et terrorisé.

" Toi ! Dis-nous ce que tu sais, ou je te crame les yeux. "

Juliane, cachée derrière Soleyne à ce moment, ouvrit de gros yeux ronds. Bien heureusement pour elle, Juliane connaissait Soleyne ou du moins assez pour deviner qu'elle s'essayait au bluff. Elle prit alors un ton assez méchant, et approcha du garçon avec un air cruel.

- Et plus encore ...

Juliane avait tellement envie de rire, c'était si bien de jouer. Elle avait, pendant une seconde oubliée qu'elle jouait, mais que c'était elle, le pion.

So' Maléfique

Soleyne ne mentait jamais, et ne menaçait jamais dans le vide. Si elle avait dit "je te crâme les yeux", elle le ferait. Et sans aucun état d'âme. Ici, dans cette pièce, il y avait de la lumière, et le seul bruit qu'elle pouvait entendre étaient les gémissements énervants de celui qui, et elle ne savait pour quelle raison, était attaché là, au beau milieu de la salle qui, elle s'en énervait toute seule, aurait pu les faire sortir, Juliane et elle, si la porte n'avait pas été bloquée. Il n'y avait pas d'autres bruits, pas d'ombre sur les murs, pas de bruits, de crac, et autre. Il n'y avait qu'une source différente et dont elles devaient toute deux s'inquiéter : l'ennemi attaché, le garçon aux bras entourés de corde.

Les ennemis tomberaient comme des mouches s'il le fallait, mais Soleyne comptait bien sortir d'ici. Sa situation lui indiquait maintenant qu'elles étaient toutes les deux prises dans un piège. Dans un piège, et elle ne savait pourquoi. Elles avaient un code-barres, on le prenaient pour des légumes, des objets de vente, et elle ne connaissait personne. Pour le moment, la seule personne autre que Juliane qu'elle avait vue depuis qu'elle était sortie de la chambre à la baignoire, c'était lui, et qu'il soit attaché ou pas, ça elle s'en moquait bien, il aurait très bien pu faire ça tout seul ou aider d'un comparse. Il était donc un ennemi. Elle ne le ménagerait pas.

Elle approcha donc encore plus la flamme du visage de l'homme, qui pu d'ailleurs sortir sa peau chauffer, puis brûler, s'il ne se dépêchait pas à répondre, lorsque Juliane renchérit par :

- Et plus encore ...

Juliane jouait un jeu, celui qu'elle pensait devoir jouer, ou bien elle comptait réellement le crâme, elle aussi, ou voit Soleyne venir à bout de ses menaces. Bien, de toute manière, Soleyne n'avait aucun scrupule, et son seul but, était de sortir de ce château bizarre.

Tout en gardant un œil sur l'homme attaché, elle dit à Juliane.

" Juliane, ta torche, lance-la contre une fenêtre. Brise une vitre, fais-nous un passage pour l'extérieur. "

Hey oui, si la porte ne s'ouvrait pas, elle sortirait par la fenêtre. Après tout, dans un château, il y a des fenêtres partout, des vitres, et les vitres, ça se casse.

Le jeune homme, lui, ne parlait pas, et Soleyne, en y regardant de plus près, se rendit compte qu'en fait, le jeune homme était inconscient. Il venait de tomber dans les pommes.
Soleyne eut envie de rire sur le coup, mais se retint avant d'éclater de rire. Elle eut juste le temps d'ouvrir la bouche et de laisser un rictus bouger les coins de ses lèvres.

" Il est inconscient... . Il est ... inconscient. "

Elle leva sa torche.

" Juliane, il est inconscient ! Inconscient ! Il ne sert à rien ! "

Elle éclata d'un petit rire, alors que le jeune homme ne bougeait plus et ne laissait plus sortir aucun son.
L'éclat du visage de Soleyne changea, cependant, brusquement. Du rire, ses sourcils se froncèrent, et elle leva son bras droit un grand coup. Le coup partit sec, elle abattit sa torche sur la tempe du jeune homme. Elle venait de l’assommer.
Si Juliane voulait l'aider, elle le pourrait : Soleyne s'occupa de brûler les cordes avec sa torche. L'exercie prit du temps, mais elle en avait, maintenant. Ici, il faisait clair. Pas de bruit, pas de fantôme, alors tout allait bien.

Quand les cordes seront brûlées, Soleyne les retirera d'autours des poignets et des jambes du monsieur, qu'elle poussera de sa chaise. Il tombera sur le sol en un bruit sec relevé par la poussière. Elle regroupera alors ses jambes, qu'elle prendra sous son bras droit tandis qu'elle tiendrait sa torche de sa main gauche.

" Allez, aide-moi. "

Elles le monteraient à l'étage, ensuite. Dans la salle de bain, là où elles étaient elles deux en première.

passage au premier étage, chambre rouge