Éléonore croisa nombre de portes fermées sur son chemin, et aucune ne voulait céder. Malheureusement, elle devait se faire une raison, elle ne pourrait pas rentrer. Ainsi, elle déboucha finalement sur une autre pièce qui s'accouplait bien avec la première : une cuisine.
Une petite pièce, simple d'apparence, avec une table en son milieu. Éléonore balaya la salle du regard pendant un instant avant de relever la tête bien haute, et de s'avancer d'une démarche automatique bien que suave. Elle s'avança vers la table du milieu et ne pu s'empêcher de sauter sur le couteau quand elle le vit, en criant d'une voix presque aigüe. Elle avait un poignard entre les mains !



Elle le tenait de ses deux mains, comme si elle avait eu peur qu'on ne le lui vole de suite, ou qu'il tombe. Elle le serrait très fort, comme si ce poignard était à lui seule la source même de sa survie, l'accès directe à la porte de sortie, à sa délivrance. Elle le regardait comme un trésor dangereux mais important. Comme un poignard qui allait certainement lui servir par la suite.

Ce n'était pas Soleyne qui avait sauté sur l'occasion, mais bien Éléonore. Soleyne, elle, se serait contentée d'attendre que l'occasion se présente pour prendre cet objet, et de faire croire qu'elle se moquait bien de l'avoir en sa possession.
Eléonore, elle, était une femme cruellement désireuse de tout avoir, de tout posséder, et d'être celle qui se sortirait de ce trou à rat. Elle avait vu là une chance gigantesque. Son poignard. Quelle chance !
Elle serra le poignard fortement sur sa poitrine, fière de voir qu'elle avait enfin dégoté quelque chose d'utile.

" Oh ma Chère, si vous saviez comme je me sens mieux, maintenant. Je ne peux dire que je ne serai pas capable de me servir de cette chose-là, bien entendu, en tant que femme de ma lignée, je suis capable de tout. Alors ... "

elle tourna son regard ci et là, cherchant quelque chose du regard.

" je suis sûre que nous trouverons ici aussi quelque chose pour vous. Mais je ne sais pourquoi, je sens que nous allons en avoir besoin. "

Soleyne était tourmentée, maintenant, car autant l'excitation de la première farce l'avait fait rire, maintenant, le spectacle étant encore une fois le même, et des armes étant mises à disposition, car c'était sûr que l'arme n'avait pas été laissé là par hasard, elle sentait comme une espèce de machination répugnante là-dessus. Comme si quelqu'un les appelait à s'entretuer. La preuve en était le poignard. Un poignard, et non pas un simple couteau de cuisine, qui aurait eu sa place ici, contrairement à l'objet rare en soit trouvé par la pouffe.

Soleyne leva son regard sur la dame en rouge. Non, Eléonore. Il fallait que ce soit Eléonor. Elle se força à sourire, et balança ses cheveux en arrière, les yeux fermés.

" Allez, j'ai une grande envie de m'amuser, ici. Il y a plein de beaux jeunes hommes conviés à la réception. Un Sergent ai-je entendu ? Vous prenez place à la partie ? "

Elle vint coller son fessier royal sur le bord de la table, avant de s'y glisser. Presque assise, elle recula de façon très discrète, et croisa ses deux jambes, jambes gauche par dessus la droite.

" C'est qu'on s'ennuierait ici. "

Oh non, il ne fallait pas qu'elle bouge. Surtout pas... .
Surtout pas ... .

Éléonore se tenait le bras. Elle saignait, pas abondamment, pas gravement, mais elle saignait tout de même, de s'être planté le rebord de la planche en bois dans le bras, et de s'être écorché tout le long du bras, par simple panie de jeune fille/gamine pourrie gâtée qui ne pouvait s'empêcher de tout casser, et de semer la pagaille partout où elle le pouvait. Maintenant, elle avait mal, extrêmement mal. Quoi qu'habituée, c'est Soleyne qui avait le plus réellement mal, mais elle allait pouvoir s'en sortir, si elle trouvait ce qui lui fallait.

Ainsi, elle s'aventura dans la cuisine, la seule salle où il y avait de l'eau. Vite, elle s'avachit dans l'évier, et passa son bras sous l'eau froide. Bon dieu que ça piquait ! Que ça brûlait ! Cependant, elle sentit l'effet d’allégresse parcourir son membre rapidement, une fois l'attente passée, et le froid ayant fait son travail. L'eau n'était pas stérilisé, malheureusement, et il lui faudrait nettoyer sa plaie, alcooliser, et elle en passait, des choses, mais n'ayant pas tout ça, elle ne pouvait qu'improviser. Ainsi, elle attrapa le rideau qui pendait à la fenêtre, et tira dessus. Elle en arracha un assez bon gros bout, pour pouvoir se l'enrouler autours du bras. Elle enroula le linge, le serra bien fort, et fit un nœud, puis un autre afin d'être sûre de ne pas perdre trop de sang. Elle pourrait tomber dans les pommes, autrement.

Ça lui apprendra à jouer la gamine riche et célèbre.

Eléonore soupira. Elle se pencha au dessus du l'évier, et bu une bonne grande gorgée d'eau. Elle avait soif, maintenant.

Soleyne avait arrêté les saignements, mais ça lui faisait atrocement mal. Première fois qu'elle se retrouvait sur le lit plutôt que devant. Elle serrait les dents.

Miss Peackcock releva son visage sur la dame en rouge, et la fixa un instant. Elle s'ennuyait, ici ? Soit, mais la miss n'avait pas vraiment l'occasion de pouvoir dire la même chose, et de pouvoir changer de salle à qui mieux-mieux, maintenant. Elle soupira. Elle la vit sortir, et alors qu'elle regardait son bras, elle resta quelques instants le dos à l'évier avant de bouger. Qu'est-ce qu'elle cherchait, tout à l'heure, au juste ? Elle leva les yeux sur le placard qu'elle avait essayé d'ouvrir, et fouilla à l'intérieur. Elle retourna voir du côté des trois éviers, les palpa, prit les doigts qui lui firent horreur et qu'elle lâcha par terre dans un vague mouvement d'horreur, passa sa main dans les trous d'éviers. Boaf après tout, elel était bizarre, donc mieux valait ne pas s'en soucier pour l'instant.

Soleyne examina son bras. Elle n'avait pas de fil, pas d'aiguille, donc pas la possibilité de se faire des points de suture. Elle devrait faire avec.

Miss Peackock releva le menton, et s'avança vers la sortie. Elle changerait de salle cette fois-ci.

Il y avait quelqu'un... Mais Éléonore s'en souciât guère, car elle avait quelque chose à trouver, quelque chose à trouver à tout prix. Un précieux objet qui lui valait bien la peine de vivre, et donc il lui fallait une fois encore fouiller cette endroit, pour la... troisième fois ?

Il y avait des placard, et un évier. Un frigo et une table. Ici, elle avait trouvé son poignard, et maintenant qu'elle était en possession de deux objets, elle ne craignait vraiment pas grand chose. Elle s'était fait mal, un peu après, et elle était revenue ici pour se soigner, juste pour se bander et se rincer, car elle n'avait pas pu faire grand chose. Ah heureusement que ces plaies-là disparaissaient.

Elle fouilla sous les meubles aussi, ne répondant même pas aux regards étranges que lui lançait la jeune fille installée ici-même. Ouais, elle s'en moquait, parce qu'il lui fallait trouver ce fichus objet.
Elle fouilla donc les tiroirs, le frigo, sous la table et les meubles, dans l'évier, et même derrière le rideau de la fenêtre qu'elle avait salement arraché plus tôt dans la journée.

Et maintenant, elle avait faim, très faim. Son ventre gargouillait, alors elle entreprit d'ouvrir le frigo et de voir ce qu'il restait à l'intérieur. Un morceau de fromage pourris, et un fond de jus d'orange ? Ah ce n'est pas grave, elle allait prendre autre chose. Une petite salade, c'est bien ce tout ce qu'elle voulait, alors elle se servit de cette salade, bien que partiellement noircie aux extrémités, et ce fond de jus d'orange qui restait, et elle sortit de cette salle qui n'avait plus rien pour elle, en direction de ...