Éléonore fut devancée par la dame en rouge, qui lui passe devant, pour entrer la première dans la salle. Elle ne s'en offusqua pas, au contraire : s'il y avait quelque de suspect, piège ou tueur, et bien elle serait, elle, la dame en rouge, la première au courant. Ainsi, Éléonore laissa faire, et sans ciller, passa à la suite de Kassandre, une fois sûre qu'il n'y avait aucun danger. C'était une pièce assez grande, espacée. Éléonore s'attendait quelque chose de sinistre, mais cette pièce avait quelque chose de chaleureux que les autres pièces n'avaient pas. La cheminée, sans doute ? Certainement, cela dit il n'y avait pas de fauteuil pour s'installer, juste un grand tapis sur le sol.

Éléonore s'approcha du bureau. Plein de feuilles le recouvrait. Elle les prit une par une, non pas de manière à les avoir dans les mains, mais plutôt elle en attrapa chaque coin pour les soulever. Ohhhh une espèce de roman ? Intéressant. Éléonore prit donc le tas de feuilles dans sa main et en commença la lecture.

C'est alors qu'une jeune fille arriva. La dame en rose qu'elle avait vue au départ et qui lui avait faussé compagnie. Elle avait l'air peinée, voire même... effrayée. Éléonore releva à peine son regard du feuillet, et se laissa prendre par la lecture de ce qu'avait écrit ce vieux rabougris.

- Désolé...Tous ça est de ma faute.... Elle est morte à cause de moi... .

Éléonore souleva un sourcil, toujours concentrée sur son paragraphe. Quelqu'un était mort ? Elle leva à peine les yeux pour regarder la demoiselle.

" Quelqu'un est mort ? "

Elle la toisa quelques instants, attendit la réponse, lâcha un bref "Oh... ! " et se concentra à nouveau sur sa lecture. Manque de chance, la lecture avait perdue toute sa saveur. Elle allait pourtant bientôt terminer son premier chapitre, mais elle reposa son tas de feuilles sur le bureau, et en fouilla ensuite le contenu ; tiroirs etc, il y aurait peut-être quelque chose d'intéressant ?

Si fait, elle s'approcha de la cheminée, et s'assit sur le sol, un tapis confortable qui la laissa planer devant la cheminée.

" Hey oui, les gens meurent, ici. Il semblerait que ce soit le jeu. "

Elle avait posé la main sur son poignard qu'elle tenait fermement de peur de le perdre, bloqué quelque part dans la jupe de son tailleur.
Elle tendit les bras, et admira ses longs ongles recouverts de vernis transparent.

" Vous savez, moi je pense que nous devrions nous méfier des hommes. Ces bêtes assoiffées de sexe ne reculent devant rien. Jamais ! "

Une lueur sadique pétillait dans ses yeux. Elle était, semblait-il, en manque de son propre jeu à elle. Elle se releva, tandis que les flammes crépitaient dans la cheminée.

" J'en ai assez vu, ici. Miss Rose, vous avez votre arme, désormais. Voulez-vous continuer la balade avec moi, ou souhaitez-vous discuter avec cette agréable personne ? "

Elle lui donnait la permission de prendre congé. A moins qu'elle ne veuille continuer les festivités avec elle, seulement, Éléonore s'ennuyait. Il lui fallait retrouver la gente masculine avant qu'elle ne crise. Elle s'approcha de la porte, et tourna son regard vers la dame en rouge.

Eleonor regarda passer le Sergent, une franche lumière dans les yeux, qui s'éteignit bien vite, quand celui-ci lui lança :

"Sachez mademoiselle que nous ne sommes pas tous comme vous le pensez alors avant de faire de grands discours, prenez-vous en main et prenez les autres en considérations, simplement, plutôt que de vous comporter telle une voleuse."

et mieux encore, ensuite :

"Permettez moi donc en tant qu'invité de vous aider mademoiselle dans cette recherche au milieu des papiers et tout ceci,ne voulez-vous pas ?"

Pour ce qui ce saltimbanque se prenait-il ? De là à venir insinuer que son comportement était douteux ? Et bien quoi , n'avait-il pas compris qu'ici, il fallait survivre, ou mourir ? Ces hommes étaient vraiment tous les même, qu'il dise le contraire. Et sa dernière phrase encore, l'exaspéra encore plus : il lui reprochait de fouiller dans les affaires du vieux, mais venait expressément s'enquérir de lui apporter son aide, tout ça dans le seul but de lui aussi pouvoir fouiller, sans toute fois lever l'attention sur lui. Non mais qu'est-ce que c'était que cet homme ? S'il avait envie de fouiller, qu'il le fasse, mais qu'il assume.

Eléonor, qui s'apprêtait à sortir, se tourna dons vers cet homme qui se prélassait devant le feu, et lui lança :

" Mais encore, monsieur, quand on veut fouiller quelque part, on ne vient pas saisir l'opportunité de remettre la faute que quelqu'un, monsieur, on assume ! Prendre comme excuse de m'aider pour ainsi vous renseigner, mais enfin c'est ignoble. Gardez vos salles pattes loin de moi ! De toute manière, si vous ne l'aviez pas remarqué, j'avais fini depuis longtemps ! "

Elle releva son visage, et un franc sourire enjolivé vint narguer le monsieur.

" Quand j'aurai fini mon tour, je reviendrai vous voir. Nous verrons bien, alors, dans quelles mesures collectives nous pourrons nous lancer. "

Elle se lécha la lèvre inférieure, et sortit à toute hâte, dans une volupté de cheveux brins flamboyants.

Je fus une nouvelle fois frappée par l'ambiance chaleureuse de la pièce. C'était franchement agréable et me donnai envie de me poser dans un coin et de faire une petite sieste. Mais c'était hors de question, de toute façon elle ne pouvait pas dormir maintenant. Elle regarda la pièce, plus très sure de l'avoir inspecté tantôt. Peut importe, mieux vaut deux fois qu'une comme on dit.

Je m'approchai donc du tapis et le soulevai pour voir si rien ne se trouvait dessus. Puis je m'approchai du bureau pour lire quelques-un des dossiers, avachie dans la chaise. Je passai un moment comme ça, je lisais tous les dossier sans vouloir quitter cette pièce. Elle était si agréable et tellement loin de l'horreur de l'extérieur mais je savais pertinemment qu'il suffirait d'un meurtre ici pour qu'elle perdre son charme.

Ayant fini ma lecture, je me levai et me dirigeai vers la sortie lorsque quelque chose m'interpella. Je n'avais pas été inspecter la cheminée. Je m'y rendis donc et en explora les moindres recoins. Mais là encore je ne trouvai rien du tout. Je poussais un soupir et sortis de la pièce.