Suivant timidement Victor, Adam entra dans la salle six qui était, à première vue, tout à fait normale.
Il s'agissait d'une bibliothèque plutôt grande aux murs en bois et aux tablettes poussiéreuses. Les livres devaient être là depuis un bon moment vu la couche grisâtre déposée sur chacun d'entre eux. Le garçon referma la porte derrière lui, s'avançant lentement vers le centre de la pièce en repérant les portes - il y en avait deux - et survolant quelques titres du regard. Parmi eux, il n'en reconnu que deux où trois; des titres qu'il avait vaguement entendu en cours, des classiques en somme.
Au centre de la table, parmi les ouvrages éparpillés se trouvait un livre à la couverture jaune clair, plus propre et moins usé que les autres: Un meurtrier est parmi nous.
L'intitulé fit frémir Adam qui jeta un rapide regard vers Victor, pas par méfiance, mais plutôt pour se rassurer; le savoir près de lui l'apaisait. En cas de problème il serait là.
Adam saisit donc le livre, se dirigeant vers le petit fauteuil blanc au fond de la pièce, là où se trouvaient la fenêtre où se dressaient des barreaux. Le manoir était trop éloigné des autres demeures pour espérer s'en sortir en cassant la vitre pour crier jusqu'à ce qu'on les entende. Ça ne ferait sans doute qu'attiser la colère du meurtrier.
L'adolescent s'assit donc tranquillement sur le canapé, évitant le regard de Plum qui l'aurait sans doute fait rougir. Il ouvrit le livre à une page aléatoire; il pouvait être un indice, qui sait ?
- Il y a peut-être un truc, là dedans...
Rapidement, Adam lut quelques pages, clair de lune qui jouait doucement dans ses oreilles. Le regard de Victor le rendait tendu, mais le garçon tentait de passer outre, cherchant désespérément un indice pouvant les aider à sortir de là.
- ...
Non..
Malheureusement, "Un meurtrier est parmi nous" s’avéra être un roman tout à fait banal. Après tout, il avait surement été disposé là pour simplement leur faire peur, sans autres intentions... Ça fonctionnait, mais ce n'était pas grand chose comparé à la frayeur que lui avait procuré la main tranchée de la salle de billard...
- Raaaah ! L'adolescent se releva brutalement, frappant la table du centre de son petit poing, remarquant alors un objet à ses pieds. Une grande barre de métal : une matraque...

La main de Victor se glissa à nouveau dans celle d'Adam qui ne s'y attendait pas du tout. Sur le coup, l'adolescent se tendit, raide comme la barre de fer qui était à ses pieds. Puis, progressivement, il commença à se détendre, résistant tout de même à l'envie de se coller davantage contre Plum; ça aurait été déplacé. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques heures. C'était même miraculeux qu'Adam ose baisser le son de sa musique pour lui... Même Collin, le seul "ami" - enfin, connaissance plutôt - avec qui il se tenait à l'école n'y était pas parvenu. Adam s'étonnait lui-même ce soir. C'était... étrange.
Les deux compagnons restèrent donc ainsi, main dans la main, un moment. Sans que l'un d'eux ne trouve quelque chose à ajouter; ils étaient coincés dans un manoir sombre avec une bande d'inconnus à qui ils ne pouvaient pas faire confiance. "Un meurtrier est parmi nous". Brr... Ça faisait froid dans le dos. Heureusement que Plum était là. La chaleur de sa peau donnait du courage à Adam. Autrement, il serait probablement déjà assis en boule dans un coin de la pièce, son iPod calé sur ses oreilles en espérant que tout cela cesse.
- Vous savez, commença alors Victor, brisant le silence de mort qui régnait dans la salle, j'ai joué à de nombreux jeux vidéo avant de devenir riche. Et il y avait un jeu très marrant, Rabbit Doubt. On en a parlé à la télé un jour, peut-être vous connaissez ?
Pas mal, ce garçon n'était pas idiot. Il avait habillement posé une question tout en gardant en tête son rôle. Franchement, il était beaucoup plus doué qu'Adam qui avait du mal à lever le menton pour jouer une Mme White digne de ce nom. En tout cas, il ne serait certainement pas acteur, de toute façon, voilà où amenaient les livres et les films; ils faisaient naître d'atroces idées dans la tête des fous. Comme celui - ou celle - qui les avaient piégés ainsi.
La main de Victor serra plus fort celle d'Adam qui fit de même, à nouveau en confiance. Mais devait-il lui répondre ? Ne serait-ce pas dangereux étant donné que cela constitue une part de leur identité ?.. Non ? Valait mieux éviter la question pour leur bien à tous les deux.
Désolé.
- Certes, certes, commença le petit adolescent en relevant brutalement la tête, évitant le regard de son interlocuteur, j'ai beaucoup entendu parler de ce jeu. Je m'y suis même... non, pas "inscrite", ce serait trop idiot... risquée à y jouer. J'étais très douée. Trop même. Les autres joueurs n'étaient pas à la hauteur de mon talent, j'ai donc cessé d'y jouer. Je ne me souviens même plus de mon pseudonyme.
Sur quoi, il lâcha un petit "Ha, ha" pas du tout convainquant, crispant ses doigts autour de ceux de son partenaire, pour tenter de lui faire comprendre un truc comme "Je déteste jouer ce rôle, je ne suis pas comme ça, comprends-moi, ne me jette pas pour ces paroles prétentieuses, en vrai je suis pas bavard mais reste avec moi." ouais, l'espoir fait vivre quoi. L'envie de savoir qui était Plum sur Rabbit Doubt était également très tentante, mais la peur d'en dire trop, d'être tué pour avoir laissé échapper un pseudonyme était bien plus puissante. C'est pourquoi le garçon n'ajouta rien.

Le silence était pesant, Adam observait la pièce en silence, quelque peut mal à l'aise. Il regardait les montagnes de livres éparpillés sans réellement y porter attention. À vrai dire, il se doutait bien que rien, aucun indice, n'avait été disposé dans la salle. Si ça avait été le cas, il aurait été facile à trouver. Qui s'attendrait donc à voir des victimes se mettre à chercher parmi des centaines de livres pour trouver un indice sur leur kidnappeur ? Personne. Apparemment Adam était le seul imbécile à qui ce genre d'idée passait par la tête.
- On pourrait... fouiller la bibliothèques. Les tablettes, je veux dire. Enfin, il y a peut-être un truc qui se cache derrière les livres, lança Adam, nerveux. Mais.. Avec une main chacun, ce sera plutôt long.. On risque sans doute de mettre tout sens dessus dessous.. Alors c'est peut-être une mauvaise idée aussi. Je.. Je sais pas trop, fit-il en rougissant, balançant son regard des yeux turquoises de Victor au tapis vert délavé sur le sol, gêné. Sa phrase était un peu une manière de dire qu'il ne voulait pas lâcher sa main, mais il est vrai que c'était assez peu clair. Il se mettait presque à parler comme une fille au final, comme Diane White. c'est vrai, tout le monde racontait que les femmes disaient des phrases avec des sous-entendus et des détours que seules elles comprenaient. En fait, les filles avaient toujours agacé Adam, elles et leur comportement de groupie à l'égard des garçons un tant soit peu beaux... Et Adam avait eu le "malheur" de faire partie de cette catégorie et d'ainsi posséder son propre fan club qu'il s'efforçait d'ignorer en montant le son de son iPod au maximum.
- Par contre, il y a un truc qui m'intrigue, commença-t-il en prenant timidement l'autre bras de Plum, remontant la manche de celui-ci, observant sa peau, pourquoi ai-je, comme tu l'as dis, un "code-barre" ? Tu n'en as pas toi ?.. C'est forcément un coup du mec qui nous a enfermé ici, j'ai jamais eu de tatouage sur moi... Heu, aux dernières nouvelles. Vous devez en avoir un quelque part... finit Adam, jonglant avec les "tu" et les "vous", se dressant sur la pointe des pieds, commençant à inspecter la nuque de Plum cherchant ce fameux tatouage.

- Oh, tu as raison. Je vais regarder, fit Plum en lâchant la main d'Adam.
N'aurait-il pas pu se "fouiller" avec une seule main ? Cela semblait possible, non ? Ou peut-être était-ce Adam qui se montrait trop solliciteur... Après tout, ce n'était qu'une main l'une dans l'autre, à la base ce n'était pas censé susciter de telles réactions. Sa main était bien plus petite que celle de son ami, tout comme sa propre taille d'ailleurs. À vrai dire, l'adolescent ne devait pas être rassurant - enfin, il ne faisait pas peur non plus -.
Adam fit disparaître ses mains dans son dos, inquiet d'avoir trop insisté. La preuve en était que Victor se mettait de dos pour soulever son t-shirt... C'était plutôt embarrassant et White se retourna pour "prouver" qu'il était loin de penser à ce genre de choses.
- Effectivement, il y en a un. Je me demande à quoi ça peut servir... Lança Victor après un certain moment.
Bon, alors leurs hypothèses étaient vraies : on leur avait tatoué un code-barre et si l'on en suivait la logique, tous les invités en avaient un. Restait à savoir quand on avait pu leur faire ça... Peut-être remontraient-ils jusqu'au coupable ? Peut-être finiraient-ils par sortir d'ici avec leurs deux mains ?..
Le garçon avança alors vers une étagère et commença à en retirer les livres poussiéreux pendant qu'Adam restait debout à l'extrémité de la pièce, silencieux. Apparemment, il ne trouva rien, vu son air déçu avant de se diriger vers la fenêtre. Le pauvre, il avait l'air complètement perdu. Jusqu'à maintenant, Adam n'avait pensé qu'à lui-même dans cette histoire, mais il n'était pas le seul à être effrayé. S'il en avait eu la force, il se serrait approcher vers Victor pour le serrer dans ses bras, comme on serre un enfant qui n'arrive pas à dormir le soir, comme Jen l'avait si souvent fait pour lui lorsqu'il était encore un gamin... Mais il était plus petit et plus frêle que Plum, et il se voyait mal faire une telle action au final. D'autant plus que la peur de paraître "collant" le hantait.
- Bon, on dégage tous les livres des étagères ? Ça mène surement à rien, mais vu qu'on a du temps à perdre...
Tout à fait d'accord. Adam pensait exactement pareil; ce serait probablement inutile, mais puisqu'il n'y avait rien d'autre à faire que de fouiller le manoir, il fallait commencer par quelque chose. N'empêche que l'adolescent se sentait totalement impuissant; regarder son compagnon ainsi accroché aux barreaux de la fenêtre lui brisait le cœur.
- Heu, ouais. Enfin... Comme tu veux, fit-il timidement en s'approchant de la tablette la plus proche. Et sans grande conviction se mit à balancer les livres sur le sol.

Le silence - ou plutôt le bruit des recueils qui s'écrasaient sur le sol - était pesant. Adam cherchait quelque chose à dire pour ne pas laisser son compagnon dans ses pensées. Il n'aimait pas le voir inquiet, et puis, ça le rendait tendu lui aussi.
- Vous... Avez quel âge ? Cette question trottait dans la tête d'Adam depuis un moment. Apparemment, l'autre était un peu plus âgé, mais de combien d'années ? Et puis, si ça pouvait briser l'atmosphère lourde, alors pourquoi ne pas continuer sur cette lancée ? Du moment qu'Adam se concentrait sur autre chose que les yeux ou la main de son compagnon, il arrivait à parler presque normalement.
- Et vous venez d'où ?
Bah, ça pouvait toujours être utile. Ainsi, Adam saurait s'ils pourraient éventuellement se revoir s'ils parvenaient à sortir d'ici tous les deux. Ça le motiverait peut-être à trouver la sortie... Ou au contraire, le découragerait. Enfin, il était trop tard, la question était posée.

- Oh, j'ai 16 ans. Et j'habite en Angleterre, à Oxford plus précisément. Je suppose que vous venez aussi d'Angleterre, j'ai reconnu l'accent !
C'était presque trop beau. Ils avaient tout deux le même âge et vivaient dans des villes presque voisines. Oxford n'était qu'à une heure et demie de Londres, Adam n'avait qu'à louer une voiture et.. Stop. C'était complètement stupide de sa part de se lancer dans ce genre de réflexions. Ils n'étaient encore que des connaissances et encore là, ils jouaient un rôle - ou du moins, ils étaient sensés le faire -. C'était l'endroit lugubre qu'ils fréquentaient qui les rapprochaient visiblement plus que d'ordinaire. Si la rencontre se serait passée normalement, ils ne se serraient sans doute pas adressé la parole alors...
- Effectivement, je suis également d'Angleterre. Je viens de Londres.
Puis, l'adolescent finit de vider l'étagère qu'il avait choisi sans rien trouver de suspect - il faut dire qu'il ne fouillait pas non plus les pages de chaque ouvrage à la loupe -. Seule une tablette demeurait pleine : celle du haut. Dans ces moments-là, Adam se sentait totalement stupide. Trop petit pour attraper les livres du dernier étage, il avait l'impression d'avoir à nouveau cinq ans...
Jetant un regard furtif dans la direction de Victor, il entreprit d’empiler les vieux romans les uns par-dessus les autres, parvenant ainsi à grandir d'une vingtaine de centimètres, atteignant ainsi la tablette.
Tout allait bien jusqu'à ce que l'adolescent décide de s'accrocher à l'étagère pour un meilleur équilibre; celle-ci n'étant fixée ni au sol, ni au mur balança à la renverse pendant que le garçon paniqué voyait ses pieds glisser de la montagne de livres lui servant d'appui.
Dans un énorme fracas, la lourde étagère s’abattit sur la table, faisant tomber les derniers ouvrages qu'elle contenait sur le sol.
- Haan...
Les yeux ronds, Adam qui était parvenu à se cacher sous la table, observait le meuble qui était passé à deux doigts de lui enlever la vie. Mais rapidement, sa peur se transforma en rire. Il se riait de la faucheuse qui n'était pas parvenu à l'attraper ce soir.
- On aura bien mit le bordel en tout cas, fit-il en sortant de sous la table en adressant un petit sourire au témoin de la scène.

- T'as raison… Et on a rien trouvé. On y va ?
Adam acquiesça en souriant naïvement comme un gamin idiot avant de se lever. Victor lui prit alors la main en voulant l'entraîner hors de la pièce.
- Attends !.. souffla le garçon en détachant avec difficulté ses doigts de la main de son compagnon.
Il se glissa sous la table et saisit la matraque plutôt lourde. C'était étrange de porter une arme sur lui... Mais bon, il préférait l'avoir avec lui que d'être tué - lui ou Victor - par un violent coup de celle-ci. Et puis, Plum avait bien fait la même chose avec le revolver.



Sur ce, Adam rejoint son ami qui l'attendait devant la porte par laquelle ils étaient entrés, reprenant timidement sa main après un moment d'hésitation. Les deux garçons poussèrent donc la porte pour découvrir un second portrait morbide.

[ Retour à la grande salle ]

Le Lapin Noir a écrit:

" Eleonor Peacock a terminé la chasse au trésor, elle gagne donc le droit de tuer une personne qu'elle trouve suspecte. J'ai le regret de vous annoncer que vous êtes sa cible, Madam Rose. Mes petits lapins dévoreurs, occupez-vous d'elle. "

Sans attendre, une horde de lapins se jetèrent sur la jeune femme pour n'en laisser que les os.

Félicitations Natsumi, tu es morte, tuée à la demande de Soleyne!

J'arrivai dans une pièce qui était... une bibliothèque. Mouais, pas très intéressant mais il fallait que je cherche un moyen de sortir d'ici même si ça signifiait ouvrir tous les livres et les inspecter un par un ! Je m'approchai de la table et je pris le livre qui s'y trouvait. Le titre me sauta aux yeux comme une moquerie. Évidemment que l'assassin était parmi nous ! C'est une partie grandeur nature de Rabbit Doubt ! Même le premier imbécile venu aurait compris ça ! J'ouvris le livre et en lu quelques lignes avant de le jeter avec violence contre le mur. Il n'y avait pas de temps à perdre en lecture inutile, la prochaine victime pourrait être moi, qui sait ?

Je m'approchai donc des étagères et je jetai tous les livres qui s'y trouvaient par terre, n'oubliant bien sur pas de les ouvrir et de les feuilleter rapidement dans l'espoir d'y trouver quelque chose d'utile. Je fis ça avec tous les livres sur toutes les étagères puis je m'attaquai à ceux à mes pieds, lisant quelques lignes de chacun d'eux lorsque j'entendis d'un bruit. Je me retournai en sursautant, dégainant le pistolet fraichement subtilisé et le pointant vers une silhouette en face de moi. Je plaquai également un air hystérique sur mon visage car c'était là le rôle que je devrais jouer mais en réalité j'étais aussi blasé que possible. Si le tueur était ici je lui tirerai dessus c'était tout.

«  Eleonor Peacock a terminé la chasse au trésor, elle gagne donc le droit de tuer une personne qu'elle trouve suspecte. J'ai le regret de vous annoncer que vous êtes sa cible, Madam Rose. Mes petits lapins dévoreurs, occupez-vous d'elle.  »

Eleonor ? Elle venait de demander à ce fou de tuer Madame Rose ? Mais qui était madame Rose ? Je plissais les yeux pour tenter de voir un peu plus net mais tout ce que voyait c'était des silhouettes floues. La peur se fit sentir par ce manque de visibilité. J'aurai aussi bien pu être une taupe ! Fixant la porte que j'avais laissé entrebaillée un peu plus loin je respirai profondément puis.... Je courru vers celle-ci. Il fallait à tout prix que je m'éloigne de cette scène et de ce monsieur Lenoir. Je repensai à ce qu'il avait dit. Et si depuis le début c'était Eléonor la tueuse ? Cela expliquerai bien des choses... Je devais rester loin des vivants, quitte à faire ami-ami avec les morts. C'était là la seule option envisageable.

[Direction------> la grande salle]

Une fois à l'intérieur je me mis à courir vers l'endroit ou j'avais vu la silhouette s'effondrer précédemment et c'est avec surprise que je vis au sol non pas un cadavre mais bien deux ! Le second devait appartenir à l'autre silhouette que j'avais aperçu plus tôt... Qu'elle chance ! Un rire joyeux s'échappa de mes lèvres lorsque je me rendis compte de ceci, c'était inespéré ! Enfin... Il ne fallait pas se réjouir de la mort d'autrui... Je soupirai en me mettant à genoux devant le premier cadavre, celui de l'homme. Comment j'en était arrivée à rire de deux cadavres ? Cette endroit me rendait vraiment folle... Vraiment. Il fallait que je sorte d'ici.

Je commençai donc à fouiller scrupuleusement l'homme, je regardai dans sa veste, dans ses poches de pantalons, dans la doublure de son manteau que j'arrachai à mains nues. Je fouillai même ses chaussettes et chaussures, rien ne devait m'échapper, si cette personne avait trouvé quelque chose d'important il fallait que je l'aie à mon tour. Je le débarrassai de son tee-shirt, le tournant dans touts les sens pour voir si rien ne s'y était accroché. Ma plaie au front saignant toujours je déchirai soigneusement et calmement le tee-shirt pour avoir une sorte de bandage que j'enroulai autour de ma tête. Ce n'était pas bien laid et ça ferait l'affaire pour le moment, satisfaite je me remis à le fouiller.

Puis je passai à la seconde une fois que l'homme fut totalement inspecté, d'ailleurs il le lui restait plus grand chose sur le dos et j'étais un peu honteuse de devoir le déshabillé comme ça mais au moins je ne loupai rien. La fille donc, elle eut droit au même sort que son ami d'infortune, fouillée, déballée, déshabillée. Au final je ne trouvai pas grand chose mais je les avais retourné. Tous ce qu'ils avaient eu en leur possession était maintenant bien en sécurité planqué dans une sorte de sac fait avec le tee-shirt de l'homme. Fermement attaché à mon poignet il ne risquait pas de s'enfuir celui là. Mon visage était fermé, plus la moindre émotion n'y figurait tandis que j'ouvrai la porte et je sorti de la pièce sans même un regard en arrière.

Elle venait de pénétrer la dernières des salles qu'elle n'avait pas encore visitées. Très grande bibliothèque, mais Eléonore, elle, n'aimait pas lire. Aussi, elle ne s'attarda pas sur les livres.

Elle passa par dessus pas mal de choses, étalées sur le sol. Un cadavre ? Mais elle avait l'habitude, maintenant. Non, ce qu'elle voulait, c'était ces étagères, et elle ne les quitta pas des yeux un seul instant. Une grande étagère toute poussiéreuse, qu'elle passa du doigt. Ça laissa une trainée presque opaque sur la planche, comme si elle venait de tracer sa marque dans le champ de poussière, histoire de dire "hey hey je suis passée ici, moi.".

Les livres étaient triés par ordre alphabétiques, mais ce n'était qu'un détail. Certains étaient sur le sol. Qu'ils soit ouverts ou pas, Elénore les prit dans ses mains, un par un, et en fit parcourir les pages, afin d'y voir s'il n'y avait rien à l'intérieur. Pour être sûre, elle les secoua même tous au dessus du vide. Elle pouvait en effet en arracher les pages, ainsi, mais elle s'en moquait bien. Alors, elle poussa tous les livres qu'elle put de leurs étagères, en un vacarme bien sombre. Et elle prit tous les livres qu'elle pouvait ramasser et fit de même avec eux : elle les feuilleta furtivement et les secoua au dessus du vide afin d'en faire tomber les contenus. Une fois l'étagère vidée de ses livres, elle regarda sur ses planches si rien n'y était. Poussière et poussière.

Elle haussa les épaules, et se retourna. Non loin, une table trônait, avec un livre. Ah ? Un livre seul, posé à la vue de tous ?
Eléonore s'en approcha, et prit le livre dans ses mains, dont elle lit la couverture : un tueur est parmi nous.

Charmant, mais ça, elle le savait déjà. Elle n'en tirait donc plus rien, maintenant. Elle le prit par les pages, et le secoua aussi, avec toujours cette même chanson : chercher ce qui se trouve à l'intérieur.

Et une fois finit, elle prit la décision de sortir, de retourner dans ce monde d'horreur.